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À la suite du décès d’un être cher, votre enfant peut avoir du chagrin, de la colère, un sentiment d’abandon ou du déni. Peu importe sa réaction, ne le tenez pas éloigné de ce qui se passe et surtout accompagnez-le, entourez le et communiquez.

Il n’est pas facile certes de parler de la mort avec un enfant. Il s’agit d’un concept flou pour lui durant la petite enfance. Sa compréhension de la mort évolue d’ailleurs en même temps que progresse son développement intellectuel. « Avant 4 ou 5 ans, l’enfant n’a pas la maturité pour comprendre ce que c’est que la mort et a du mal à percevoir son côté irréversible. Au-delà de 5 ans, il comprend la notion de la mort dans son entièreté et son côté irréversible », relève Victoria Duguet, coach de vie et psychopraticienne.

Communication

Votre enfant peut réagir de différentes façons à la disparition d’un être cher : éprouver du chagrin, de la colère, se sentir abandonné, refuser la mort de la personne décédée ou ne démontrer aucune ou peu de réaction. Quoi qu’il en soit, ne le tenez pas éloigné de ce qui se passe. Il a lui aussi besoin de vivre son deuil dans la mesure où chaque deuil est unique et que chacun vit la perte d’un être cher à sa façon. « Pour gérer les émotions de votre enfant, il est essentiel de mettre en place une zone de communication, un espace d’échanges pour l’écouter, le rassurer, le réconforter, précise Victoria Duguet. C’est une étape à ne pas négliger. L’enfant doit parler de ses émotions, de ses ressentis à quelqu’un de confiance dans la famille ou dans le cercle amical, par oral, par écrit, en dessinant, pour déverser ses émotions, revenir avec le temps vers son équilibre et dans l’acceptation de cette situation dramatique. »

Dire la vérité

Il n’est pas recommandé de cacher à l’enfant le décès d’un être cher, l’écarter de ce qui se passe même s’il ne pose pas de questions. Il faut lui expliquer ce qu’est la mort en se mettant à son niveau. Pour cela, on peut faire une comparaison avec un animal décédé, une plante qui se fane ou s’aider de livres illustrés pour enfant sur le sujet.
« Surtout ne pas dire que l’être disparu est parti au ciel, qu’il n’est plus dans son corps, plus là physiquement mais qu’il veille sur votre enfant, précise Victoria Duguet. Ne pas dire également que la mort, c’est dormir car votre enfant peut vous demander ensuite quand cette personne va se réveiller. Dire la vérité, c’est essentiel dans un processus de deuil. »

Participer au rite funéraire

S’il veut participer au rituel de deuil, laissez-le libre de le faire, mais ne l’y forcez pas. Pour l’aider à prendre la bonne décision pour lui, informez-le en détail du déroulement des obsèques et de cette journée. « Ne pas exclure votre enfant du rite funéraire contribue à l’aider dans l’acceptation du décès de l’être cher, souligne Victoria Duguet. S’il le souhaite vous pouvez le laisser voir le corps, le toucher, lui permettant de comprendre que la mort est irréversible. » Votre enfant pourra ainsi exprimer également ce qu’il ressent et se sentir soutenu, entouré, réconforté, aimé.

Besoin d’un rituel

Si votre enfant a besoin d’installer un rituel pour garder le lien avec la personne décédée, encouragez-le. À chacun son action qui peut être d’allumer une bougie, acheter une plante, dire une phrase, une prière que l’on récite pour l’être cher disparu.

Des signes à surveiller

Il est normal que votre enfant puisse avoir des réactions physiques et émotionnelles différentes. Faire des cauchemars, avoir peur de rester seul, souffrir d’anxiété de séparation et ne plus vouloir quitter la maison sans vous, avoir des maux de ventre, avoir perdu sa motivation sont des conséquences de ce douloureux événement. Soyez attentif et si vous êtes inquiet, parlez-lui surtout pour appréhender ses pensées et ses émotions. Si vous sentez que votre enfant va mal, qu’il a des idées noires, qu’il parle beaucoup de la mort, tournez-vous vers un spécialiste, psychologue, médecin, qui pourra accompagner au mieux votre enfant.

Deux questions qui peuvent vous embarrasser

Pourquoi est-elle morte ?
Votre enfant doit connaître la vraie cause du décès. Nommez et expliquez la maladie si elle est la cause du décès, parlez des circonstances de l’accident de la route si la personne est morte. Parlez avec justesse, sensibilité, sans mentir. Il est toutefois normal que vous ne puissiez pas répondre complètement à toutes les questions d’autant plus si l’être cher s’est suicidé. Il faudra être très prudent dans le choix des mots.

Vas-tu mourir, toi aussi ?
Souvent, les enfants ont peur d’être seuls au monde , abandonnés. Lorsqu’un enfant est confronté à la mort de l’un de ses parents, il a l’angoisse de voir le parent restant aussi mourir. Or, il est impossible de promettre à un enfant qu’on ne va pas mourir. Pour l’apaiser, vous pouvez lui indiquer la personne que vous avez choisie pour prendre soin de lui s’il devenait orphelin, mais aussi lui dire que vous êtes prudent et en bonne santé. Toutefois, un enfant qui a vécu la mort d’un être cher a toujours peur de vivre un autre décès. Il est donc rarement tout à fait rassuré.


Texte rédigé par Frédérique de Jode et publié sur femmes.nc.